mercredi 4 juin 2008

Rencontre avec Michel Brault à la Cinémathèque québécoise, le 29 mars 2005



J’ai remarqué que peu de réalisateurs québécois avaient cherché à représenter des évènements historiques dans leurs films
C’est vrai, tu as remarqué ça ? Je n’ai aucune idée de la raison. Moi l’Histoire m’a rattrapée, je n’ai pas décidé de faire un film historique. J’ai fait Les Ordres. Appelles-tu ça un film historique Les Ordres ?
 Oui
Les Ordres je l’ai fait cinq ans après les évènements… Mais ce n’était pas pour en faire un film historique, c’était pour graver dans notre mémoire un moment important, une douleur que j’avais cueillie avec un magnétophone. J’avais fait des entrevues avec des gens qui avaient été mis arbitrairement en prison et puis je m’étais retrouvé avec cinquante heures de matériel qui était douloureux, qui était assez incroyable pour notre société à nous. On ne comprenait pas que ça puisse exister ici. Alors je me suis senti obligé de faire un film mais ce n’était pas pour faire de l’Histoire, c’était pour alimenter la mémoire. Parce que je crois que pour bien affronter la vie, il faut savoir d’où on vient, ce que nos ancêtres ont fait.
J’imagine que la démarche était différente pour Quand je serai parti… Vous vivrez encore
Oui. Là c’est parce que j’avais découvert des journaux, c’est à dire des documents authentiques, qui me racontaient des évènements que ces gens là avaient vraiment vécu. Là aussi j’ai trouvé une douleur et je me suis dit qu’il fallait la communiquer le plus possible à mes concitoyens. Je suis toujours dans une espèce de besoin de partager. Alors tu vois, c’est peut-être ce qui colore ce que tu appelles le film historique. Je fais des films historiques mais avec des raisons humaines derrière ça.
Une autre de vos motivations n’était pas aussi de combler un vide historique ?
Oui, exactement. Et particulièrement le vide qui existe entre 1837 et 1838. Ces deux années ont connu des rebellions importantes et la deuxième s’est soldée par la pendaison de 12 patriotes. Pour une raison mystérieuse et incompréhensible, on parle toujours de 1837. Peut-être parce qu’il y a eu une victoire cette année-là et qu’il n’y en a pas eu en 1838. En tous cas, on ne parle jamais de cette seconde année et de la pendaison de 12 de nos ancêtres. Alors je me sentais un peu investi d’en parler, de les remettre sur la table.
Donc c’était plus pour combler un vide d’histoire générale qu’un vide cinématographique
C’est ça.
Est-ce que des fictions historiques québécoises vous reviennent en mémoire ?
Oui, il y en a un autre. Euh, comment déjà ? Quelques arpents de neige. Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, mais je me rappelle que j’avais trouvé ça très intéressant.
Celui-là traite de la rébellion de 1837 justement
Oui, c’est vrai. Attends… Comme autre film…Il y a un film sur Saint-Denis à l’O.N.F.
Oui, Saint-Denis dans le temps
C’est ça. Il doit certainement y en avoir d’autres. Il faut dire que ce pays a connu une histoire tellement calme que finalement les évènements de 1837-1838 deviennent les évènements les plus importants de notre histoire. Une histoire très courte aussi, depuis Cartier, Champlain. Il y a bien les mémoires de Cartier, lorsqu’il a remonté le fleuve, mais personne à ma connaissance n’a jamais rien fait dessus.
Avez-vous rencontré des difficultés sur l’élaboration de Quand je serai parti… Vous vivrez encore ?
La difficulté que j’ai eue sur ce film venait de ma décision à rester fidèle aux évènements et la narration qui a ses règles. Aussi bien en théâtre qu’en cinéma il y a tout de même un certain nombre de règles à respecter. C’est pour cela que quand l’Histoire rencontre la narration, ça fait des étincelles et ça ne marche pas tout le temps. Une amie romancière qui avait lu mon scénario trouvait qu’il manquait d’émotion parce que j’étais trop fidèle à l’Histoire. Et je crois que c’est vrai. Par respect pour les évènements que l’on connaît, en voulant y être trop fidèle, l’Histoire y perd sa stimulation pour le spectateur.
Comment a été reçu le film ?
Il n’a pas eu un grand succès. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être justement parce que j’ai essayé d’être trop fidèle aux évènements. C’est souvent problématique avec les films historiques. On est parfois mécontents parce que l’auteur a pris trop de liberté avec l’Histoire. Il faut trouver l’équilibre juste entre la dramaturgie et la fidélité à l’Histoire. Ce qui est intéressant avec un film c’est de réussir à évoquer une époque dont les spectateurs se rappelleront, avec laquelle ils vivront.
Quelle était l’ambition d’un film comme Quand je serai parti… Vous vivrez encore ?
La même que pour Les ordres. Qu’on sache mieux d’où l’on vient et ce que nos ancêtres ont vécu pour que l’on continue d’exister aujourd’hui. Et d’ailleurs je suis assez heureux du lien que j’ai fait à la fin du film entre le passé qui a eu lien il y a plusieurs centaines d’années et le présent avec cette phrase merveilleuse du chevalier De Lorimier : « Quand je serai parti… vous vivrez encore… ». Il l’avait écrite dans une lettre avant de mourir. Ça veut dire « nous allons mourir, mais j’espère que quand vous vivrez, vous, les générations futures, nos descendants, vous vous souviendrez de ce pourquoi nous avons été sacrifiés ». Je suis assez fier de cette fin de film. Cette phrase qui paraît peut-être un peu étrange au début prend tout à coup son sens quand la caméra sort du décor et se retrouve dans la ville moderne.
Est-ce que le projet Quand je serai parti… Vous vivrez encore a facilement été accepté par Téléfilm Canada ?
Oui. Vous savez Téléfilm Canada est assez libre d’attache gouvernementale. Ils sont plutôt dépendants du gouvernement à d’autres niveaux, pour des raison de succès, de box-office. Je n’ai eu aucune pression. Et je dois avouer que j’aime assez le principe d’évaluation de scénarios par des lecteurs. Je trouve que c’est très démocratique. C’est parfois décevant, mais si on n’arrive pas à passer à travers le filtre des lecteurs de Téléfilm Canada, on ne peut pas espérer passer à travers celui du public.
Quel est le principe de cette commission ?
Il y a d’abord tout un principe de mise en marche de votre soumission du scénario. Au moment de la prise de décision, Téléfilm fait lire le scénario à des lecteurs de différentes provenances. Ces lecteurs m’ont d’ailleurs beaucoup aidé pour Les Ordres.
Pensez vous qu’il reste des périodes occultées qu’il serait intéressant de filmer ?
Je pense qu’il y a des choses très intéressantes à dire sur les débuts du siècle dernier. Il y a également toute la période pendant laquelle la Nouvelle-France a été envahie, soit par les Anglais, soit par les Américains et tout ce qui s’est passé entre ces évènements. C’est assez ahurissant de constater que tous les jeunes qui finissent leurs études n’ont presque aucune connaissance en histoire. C’est inimaginable. L’histoire est très peu enseignée.
J’ai lu que le scénario des Ordres avait été refusé par l’O.N.F., dans des circonstances étranges puis par la SDICC, qu’avez-vous à dire à ce propos ?
Bon, il faut que je raconte l’histoire. J’avais donc procédé à ces interviews avec mon magnétophone, j’avais ramassé 50 témoignages. Toute cette recherche là avait été financée par l’O.N.F. Le directeur de la production française qui était Pierre Gaudrault m’avait fait confiance pour cette recherche qui portait sur l’intolérance. Et puis là j’ai découvert autre chose, j’ai découvert ces témoignages sur ces gens en prison. Là il m’a donné 6 mois pour écrire un scénario. Je suis donc revenu avec mon scénario qu’il a beaucoup aimé mais il fallait passer un autre filtre, celui de la direction générale de l’ONF. Le directeur n’a pas approuvé malgré les recommandations du comité du programme. Alors je me suis retrouvé avec un scénario inutile puisque les deux commissaires, Sydney Newman et André Lamy l’avaient refusé. La SDICC a d’abord refusé mon scénario mais on m’a fait savoir que si je le retravaillais je pourrais le soumettre à nouveau. J’ai eu des indications, j’ai même rencontré des gens qui avaient fait la lecture du scénario alors que normalement c’est anonyme. Ils ont finalement accepté lors de la deuxième lecture. Ils ont accepté de financer la moitié du budget, soit 125 000 $. On a trouvé le reste dans le secteur privé. Je ne considère pas que ça a été si difficile que ça.
Quelles étaient les raisons invoquées par l’O.N.F. pour refuser le film ?
L’O.N.F. n’a pas vraiment donné d’explications. On soupçonnait bien que les dirigeants de l’O.N.F. à cette époque, qui étaient des gens de carrière et pas des cinéastes, avaient un peu peur du danger que représentait le film. Car le film révèle tout de même, sans le nommer, un côté dangereux du gouvernement. Avec ce film, j’ai gagné le prix de la mise en scène à Cannes. Après la remise des prix, il y a eu un dîner avec tous les gens de la SDICC qui étaient très contents. Par hasard, dans le fond du restaurant, seul à une table, il y avait le commissaire de l’O.N.F. qui avait refusé mon film. Il m’a fait envoyer une bouteille de champagne, je lui ai fait un signe de la main, mais il avait l’air triste. Il sentait qu’ils avaient raté l’occasion. Moi j’aime beaucoup l’O.N.F. Pouvons-nous imaginer le cinéma québécois sans la venue de l’O.N.F à Montréal [1]? On n’existerait pas. Ni moi, ni Claude Jutra, ni Denys Arcand. On n'aurait jamais eu l’occasion de faire notre premier film. Le gouvernement aimerait bien se débarrasser de l’O.N.F. Comme disait Grierson, le premier commissaire, « c’est le cheval de Troyes de l’esthétisme qui entre dans le gouvernement ». Ça sert à introduire des contestataires.
Pensez-vous que les cinéastes québécois ont un rôle à jouer dans la prise en charge de l’Histoire ?
Oui, je le pense. Plus les gens verront nos films qui plongent dans le passé, plus ils seront équipés face à l’avenir. Je suis assez optimiste. Je crois que le fait d’avoir fait Les ordres a laissé une trace importante. Même si rien n’a fondamentalement changé, il serait très gênant pour le gouvernement de remettre en ordre des mesures similaires à celles d’octobre 70. Un peuple qui connaît bien son Histoire est de toute façon mieux équipé pour vivre sa démocratie.
Pensez-vous que faire un film historique au Québec équivaut à poser un geste politique?
Forcément. On essaye toujours de rendre les spectateurs plus conscients d’une situation. Les québécois font beaucoup de films politiques. Ce qui les stimule c’est la contestation. Mais peut-être que c'est partout comme ça, je n’ai pas vraiment un œil vigilant.
Il y en a tout de même bien moins maintenant, non ?
Non je ne crois pas. Il y a des films sur tout : les porcheries, les forêts, le fleuve. Les cinéastes viennent souvent au secours des mouvements contestataires. Richard Desjardin par exemple a fait un travail assez important[2].
Dans une interview accordée dans un journal en 1977 vous disiez avoir l’impression d’avoir participé à la prise de conscience des québécois, à la victoire du Parti Québécois et à celle, probablement, de l’indépendance. Etes-vous toujours aussi optimiste ?
Oh, oui ! Surtout à la vitesse à laquelle les fédéralistes sont en train de se foutre de nous. Il se passe des petites choses qui me réjouissent. Tout ce qui tourne autour de la Constitution du peuple québécois est en train de sortir, ça va être important je crois. On ne peut pas faire disparaître un peuple comme ça. Et le peuple québécois est différent du peuple canadien.
Vous pensez que l’indépendance arrivera comme une évidence ?
Il y a eu des conditions favorables dans les années 70 à cause de René Lesvesque, qui se sont un peu estompées, mais il va y avoir autre chose. Ça se révèle graduellement. Il y a toujours dans le fond cette force que le peuple québécois porte en lui et qui ne disparaîtra pas. Je considère d’ailleurs que nous avons gagné le dernier référendum qui s’est déroulé dans la malhonnêteté. Nous nous sommes fait voler et nous avons perdu à 0.5 %. La veille des élections, les fédéralistes ont dépensé 23 millions juste pour faire venir des autocars de partout, d’Ontario, d’Alberta, à Montréal. Des autocars remplis de vieillards venus dire leur amour au peuple québécois pour la première fois de leur vie. Il y avait pourtant une limite de 5 millions de budget pour chacun des camps. Plus ces choses là sont dénoncées plus on met à nue la supercherie.
Je connais très peu le référendum de 1995. Il y a le film de Denys Arcand[3] sur le premier référendum ainsi que toute une vague de cinéma de fiction empreinte de cet échec, mais rien sur le second. Les cinéastes, même politisés, semblent encore un peu frileux sur ce grand sujet.
Ce n’est pas facile. Ce n’est pas tout à fait le rôle des cinéastes d’accompagner des évènements politiques. C’est le rôle de la télévision. Les cinéastes tenaient lieu de suppléants quand la télévision ratait son coup ou manquait de présence. Mais ce n’est pas leur rôle. Ce ne sont pas des observateurs immédiats de l’évènement.
Non mais en revanche ils peuvent se réapproprier l’événement, comme vous l’avez fait avec Les Ordres.
Oui, c’est vrai. Mais c’était un peu différent. Au départ c’était un sujet de dossier, pas de film. Mais oui, c’est vrai.
Avez-vous de nouvelles ambitions, en cinéma, en Histoire… ?
J’aurais envie, mais il est un peu tard. À l’âge que j’ai les journées sont longues et faire un film prend beaucoup d’énergie. Il faut être physiquement en forme de 6 heures à 22 heures, et ça… Je pourrais encore faire des films mais ce ne serait pas des gros films comme ceux que j’ai faits.

Entretien réalisé par Anne-Laure POULET

[1] L’O.N.F. déménage d’Ottawa à Montréal en 1956 pour s’éloigner de la scène politique.
[2] Richard Desjardins réalise en 1999 un film pamphlétaire, L’erreur boréale. Desjardins y prend position contre la coupe à blanc et s’inquiète de l’avenir de la forêt québécoise. Le film soulève des débats passionnés.
[3] Le confort et l’indifférence, 1981, documentaire, couleur, 109 min.

14 commentaires:

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