mardi 7 octobre 2008

René Lévesque


Genre: Biographie historique
Langue: Français
Format: 48 min.
Épisodes: 8
Diffusion: hebdomadaire à partir du 8 mars 1994
Budget: 6.9 millions

Réalisation: Roger Cardinal
Scénario: Clément Perron

Producteur: Claude Héroux
Production: Communications Claude Héroux International – Les Productions de la fête
Produit en collaboration avec Téléfilm Canada, Télé-Métropole, SOGIC, le Fonds de télévision Maclean Hunter et le Gouvernement du Québec ; Programme de crédit d’impôt.

Interprétation: Denis Bouchard (René Levesque) / Raymond Bouchard (Jacques Parizeau) / Gary Boudreault (René Garneau) / Claudia Cardinal (Jacqueline) / Pierre Chagnon (Jean Lesage) / Michèle Deslauriers (Judith Jasmin) / François Dessaillers (Robert Bourassa)

Cette série, qui date de 1994, est la première série biographique consacrée à l'ancien premier-ministre René Lévesque. Une seconde série, tournée et diffusée en deux temps, date de 2006 et 2008.

René Lévesque fut un projet au développement très long et tumultueux. Deux projets biographiques furent en effet écrits et soumis presque simultanément à Téléfilm Canada afin d'obtenir une partie du financement nécessaire à la production de ces séries.
Le premier projet (pas forcément dans le temps - une partie du débat repose sur ce genre de détails) en chantier était celui de Claude Fournier et la maison de production Rose Films pour Radio-Canada, intituléRené Lévesque: La passion du Québec. La veuve de René Lévesque, Corrine Côté, accompagnait initialement ce projet. Elle s'en détacha finalement pour rallier celui du producteur Claude Héroux et TVA. Ce fut ensuite Radio-Canada qui se désolidarisa du projet en invoquant “son impossibilité de réaliser, avec la perspective historique qui s’impose, une série dramatique sur la vie de René Lévesque, quelques années à peine après la mort de l’ex-premier ministre[1]”. Claude Héroux n'avait pas encore dit son dernier mot et réussit à rallier TQS par la suite.
Ce fut Téléfilm Canada qui trancha dans la guerre menée par les producteurs et il choisit finalement le projet conduit par Claude Héroux.

Ce dernier, avec l'aide de Corrine Côté avait choisi un angle d'approche basé en partie sur la vie privée de René Lévesque et s'inspirant du livre de ses mémoires Attendez que je me rappelle.
Claude Fournier et sa productrice, Marie-Josée Raymond, ne tardèrent pas à répondre publiquement au refus de Téléfilm Canada en laissant planer l'idée que le choix de l'organisme fédéral s'était porté vers le projet le moins dangereux et le moins controversé.

La série qui vit finalement le jour embrassa l'ensemble de l'existence du politicien, de son enfance à New-Carlisle jusque dans les grandes étapes de sa carrière politique et les fresques de sa vie privée.
L’enjeu principal de la série était de reconstituer le plus soigneusement possible la vie de l’homme politique récemment disparu. Ses proches ainsi que les acteurs de la vie politique l’ayant accompagné ou observé étant pour la plupart toujours vivant et apparaissant dans le scénario, la moindre erreur dans la mise en scène était susceptible de recueillir des critiques.

L'accueil critique, justement, fut assez désastreux. Après quelques timides papiers, et au fil des diffusions, les réactions se firent de plus en plus virulentes. Les critiques de fond ne constituèrent par la charge principale, comme les artisans du film pouvaient s'y attendre. L'ensemble du film fut vivement décrié. De la direction d'acteur de Roger Cardinal, à ses compétences en tant que réalisateur, de la capacité de Claude Héroux à mener un projet, à sa gestion des fonds publics (la série disposant d'un budget très confortable). Rien ne fut épargné, à tel point que toutes les personnes impliquées dans la série durent se justifier dans la presse: Denis Bouchard quant à sa manière trop "caricaturale" d'incarner Lévesque, Claude Héroux sur sa gestion financière, et surtout Téléfilm Canada via Pierre Desroche pour avoir financé si grassement un projet aussi mauvais.

Claude Fournier, davantage frustré, ne tarda pas à publier un livre basé sur son travail de recherche et son scénario. René Lévesque: portrait d'un homme seul se vendit à 85 000 exemplaires.

Résumé des épisodes:

1er épisode (1926-1936)
René Lévesque est né le 24 août 1922 à New Carlisle en Gaspésie. Dans cette première heure, le jeune René entre à 11 ans au Petit Séminaire de Gaspé, où il poursuit sa formation. Maxime Collin interprète ce rôle. Ce premier épisode se termine avec le décès de son père, Dominique Lévesque, que René décrivait comme étant l'homme le plus important de sa vie.

2ème épisode (1943-1945)
La famille Lévesque réside maintenant à Québec. Déçu par ses études en droit à l'Université Laval, René Lévesque, attiré par la Deuxième Guerre mondiale, s'engage comme correspondant pour l'armée américaine. C'est d'ailleurs à titre de correspondant de guerre qu'il fait ses premiers pas dans le monde des communications et du journalisme. Une expérience marquée par la découverte, dans toute son horreur, du camp de Dachau, en Allemagne. Plus tard, en 1957, il jouera le même rôle en Corée pour le compte de Radio-Canada.

3ème épisode (1946-1959)
Au lendemain de la guerre, René Lévesque a 25 ans. De retour au Québec, il s'engage au Service international de Radio-Canada, à Montréal, où sa carrière de journaliste prend son envol. Il couvre des événements importants en compagnie d'autres journalistes dont Judith Jasmin, une journaliste d'envergure et une femme qui tiendra un rôle important dans sa vie privée. Pendant cette période, René Lévesque obtient du succès auprès du public, comme en témoignent les côtes d'écoute de son émission radiophonique Carrefour et de sa célèbre émission télévisée Point de mire. La grève des réalisateurs de Radio-Canada, en 1959, lui offre une nouvelle tribune. Il y participera activement et posera de nouveaux jalons en vue de sa future carrière politique.

4ème épisode (1960-1965)
Le charisme de René Lévesque sert bien son engagement social et son désir de participer à l'évolution du Québec. Il accepte de se présenter aux élections de 1960 dans l'équipe du Parti libéral, dirigée par Jean Lesage. Il sera au premier rang des initiateurs des grandes réformes de la Révolution tranquille. Il s'implique activement dans le dossier de l'assainissement du ministère des Travaux publics et surtout à la nationalisation de l'électricité, son premier grand cheval de bataille.

5ème épisode (1967-1970)
Cet épisode commence avec l'année de l'exposition universelle de Montréal, en 1967, pour se terminer avec la Crise d'octobre 1970. Pendant ce temps, René Lévesque s'isole au sein du Parti libéral. Il devient de plus en plus le mouton noir en abordant les thèmes dérangeants, comme la souveraineté et le droit à l'autodétermination. Ces idées l'amèneront à quitter le Parti Libéral du Québec et à fonder le Mouvement souveraineté-association (MSA). Peu de temps après, il fonde le Parti québécois, qui rallie, non sans remous, les partisans du RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale), que le jeune Pierre Bourgault venait de dissoudre. C'est aussi à cette époque que René Lévesque rencontre Corinne Côté, qui deviendra sa deuxième épouse. Pendant la crise d'octobre de 1970, René Lévesque affiche sa position de pacifiste et de démocrate en dénonçant la violence du FLQ.

6éme épisode (1973-1976)
Une période difficile. Battu deux fois dans son comté aux élections, il reste chef du Parti québécois, mais non sans connaître une légère déprime. Son caractère et sa façon d'agir ne rallient pas tous les membres de son parti, où on commence son leadership. Son malaise se répercute dans sa vie privée: il n'est pas facile à vivre pour la femme qui partage sa vie. Néanmoins, sa ténacité et sa détermination le servent bien, et il réussit à solidifier l'esprit du Parti québécois jusqu'au soir de la grande victoire inattendue du 15 novembre 1976.

7éme épisode (1976-1980)
Des années d'enthousiasme. Le nouveau gouvernement péquiste travaille fort pour instaurer  d'importnates lois, dont la fameuse Loi 101, la réforme de l'assurance-automobile et la réforme du financement des partis politiques afin d'éliminer l'éternelle pratique du pot-de-vin. Le "bon gouvernement" de René Lévesque a le vent dans les voiles jusqu'au référendum de mai 1980. La victoire du Non porte un grand coup au coeur de Lévesque, qui accepte tout de même le résultat, en concluant, en larmes: "à la prochaine fois".

8ème épisode (1981-1987)
Le Non au référendum marque le début des années de démobilisation. C'est la déroute. En 1981, le Québec est trahi par les autres provinces, qui manigancent avec le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, une entente qui exclue le Québec et rapatrie unilatéralement la Constitution canadienne. La manigance a eu lieu pendant une nuit surnommée la Nuit des longs couteaux. René Lévesque encaisse les coups durs, dont le dévoilement du rôle d'informateur joué par Claude Morin auprès de la GRC (Gendarmerie royale du Canada). Le chef commence à être usé, et les journalistes lui accordent bien peu de répit. La révolte commence aussi à se faire sentir à l'intérieur du parti. On le dit brûlé, ce qu'il avoue presque lui-même. Il finit par écrire sa lettre de démission, qu'il remet le 22 juin 1985. La série se termine en 1987 sur les images de l'enterrement civique de l'ancien leader politique.

Source: Dossier de presse - Cinémathèque québécoise


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